JUIN l593.                                   4-t->
« bieu : il sçait assez que ce que j'en fais n'est que pour « me mettre en ses bonnes graces. »
Ce jour, madame du Maine alla voir aprés disner le petit Videville, auquel elle dit que non obstant les remuemens et oppositions du légat et des Seize, que monsieur son mari lui avoit dit qu'il ne se coucheroit point qu'il n'eust fait signer la treufve au légat. Mais il en advinst toutefois autrement : car non seulement il l'empescha, mais aussi declara excommunié tous ceux qui la procureroient et trouveroient bonne.
Le mardi quinzieme de ce mois, on n'alla point à la conference, maison s'assembla chez M. de Maienne, sur l'opposition du légat ; où beaucoup furent d'avis, non obstant son opposition, de passer outre à la pu­blication de la treufve; et fust dit en plain conseil que la plus grande faute qu'on eust jamais faite, c'avoit esté de le recevoir et l'appeler, attendu que c'estoit un estranger qui n'avoit que voir aux affaires de France. Toutefois il n'en passa pas par là : car, pour la reve­rence du Pape son maistre, il fust finalement conclud au contraire.
Gi jour, Aubert, advocat du Roy en la cour des aides à Paris, accompagné de quatrevingtz ou cent, alla à l'hostel de ville trouver M. le prevost des mar­chands , et le prier de les vouloir mener parler au duc de Maienne, auquel ils vouloient demander l'execution ct publication de la treufve qui leur avoit esté accor­dée. Un moine nommé Leo, de la faction des Seize, se trouva là, qui commencea à crier aprés eux, les blasmer et reprendre leurs assemblées, soustenu par tout plain qui l'assistoient, qui estoient de la menée du légat et des Seize. Mais il fust vivement rembarré :
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